Un rapport du défenseur recommande que la voix des enfants pris en charge soit reflétée dans la législation sur la réforme de la protection de l’enfance

08 juin 2022

FREDERICTON (GNB) – Le deuxième de deux rapports sur le système de protection de l’enfance du Nouveau-Brunswick constate certains progrès, cerne des lacunes au niveau de la collecte de renseignements, et note un manque de reconnaissance des droits des enfants pris en charge.

Le défenseur des enfants, des jeunes et des aînés, Kelly Lamrock, a publié À travers leurs yeux, un rapport qui se fonde sur des centaines d’entrevues avec des enfants qui ont été dans le système de protection de l'enfance et des travailleurs de première ligne.

M. Lamrock a demandé aux députés de tenir compte de la voix des enfants pris en charge et d’enchâsser leurs droits dans le projet de loi visant à réformer le système de protection de l’enfance de la province.

« C’est une erreur importante d’avoir une loi qui demande que les enfants pris en charge soient informés de leurs droits, mais qui n’enchâsse aucun de ces droits, a-t-il dit. C’est une erreur de rédaction qui ne devrait pas se produire. N’hésitons pas à la corriger. »

« D'autres provinces enchâssent les droits de l’enfant dans la législation, et nous avons fourni une formulation possible en ce sens à l’Assemblée législative, a déclaré M. Lamrock. Nous avons trop souvent entendu dire que des enfants sont déplacés sans explication ni consultation. Les enfants nous ont dit que leurs amis et leurs frères et sœurs leur manquent après un déménagement soudain, ou qu’ils sont déplacés si souvent qu'ils ne peuvent pas rester dans une équipe sportive ou continuer leurs activités parascolaires. Il y a des enfants qui nous ont dit avoir surmonté tellement d’obstacles pour être acceptés à l'université et qui ont ensuite dû supplier pour obtenir du financement. C'est pourquoi une déclaration des droits de l’enfant est importante, afin que les travailleurs de première ligne sachent ce qui est essentiel. »

Le rapport a révélé des progrès sur certaines questions comme une plus grande utilisation des options de prise en charge par la famille et des services de transition pour les jeunes sortant du système de prise en charge. Il a également constaté certaines lacunes importantes dans la collecte de renseignements, les placements dans des foyers de groupe et le système de justice pénale pour les adolescents.

Le rapport constate des lacunes importantes au niveau de la collecte de renseignements concernant les enfants pris en charge, et le défenseur recommande un suivi immédiat des résultats scolaires, des taux de diplomation, des résultats en matière de santé, des problèmes de comportement et des taux de participation aux études postsecondaires.

« Un parent doit savoir comment son enfant va à l’école, ou s’il est aux prises avec des problèmes de santé mentale et s’il est à la maison le soir. Nous ne devrions pas en attendre moins du gouvernement lorsqu’il agit en tant que parent, a affirmé M. Lamrock. Si nous ne savons pas si les enfants pris en charge réussissent, comment savoir si le système fonctionne? »

« Dans de trop nombreux cas, le gouvernement n’a pas été à la hauteur de ce qu’un parent devrait faire. Nous pouvons et nous devons faire mieux. Le gouvernement a le mérite d'avoir abordé certains de ces enjeux dans la nouvelle Loi sur le bien-être des enfants et des jeunes, a-t-il indiqué. Plusieurs des enjeux soulevés dans ce rapport – tels que les services de transition pour les jeunes sortant du système de prise en charge, une meilleure collaboration entre les ministères et une plus grande participation des enfants aux décisions qui les touchent – sont abordés dans ce projet de loi, et cela fait plaisir à voir. Il est maintenant temps d’apporter des modifications pour régler les enjeux restants. »

Dans l’ensemble, le rapport a suivi les histoires de nombreux enfants qui ont vécu dans le système de protection de l’enfance. Il contient 21 recommandations fondées sur leur expérience vécue, notamment :

  • renouveler l’engagement envers la Prestation de services intégrés au sein du gouvernement, qui permet aux ministères de collaborer automatiquement en vue de partager des renseignements et de fournir des services aux jeunes à risque;

  • améliorer le processus d’évaluation des répercussions sur les droits de l’enfant dans toutes les décisions gouvernementales qui touchent les enfants;

  • fournir aux enfants pris en charge une assistance juridique adéquate et efficace lorsqu’ils sont dans le système judiciaire, y compris un avocat privé s’il y a lieu; et

  • permettre aux travailleurs sociaux de demander des conseils et d’obtenir des services de défense pour leurs clients par l’entremise du bureau du défenseur des enfants et des jeunes.

« Ce rapport est la contribution la plus directe que les enfants pris en charge aient eue dans le processus décisionnel du gouvernement, a déclaré M. Lamrock. Notre bureau a travaillé fort pour honorer leurs histoires et leur expérience vécue, ainsi que les suggestions qu’ils ont faites. Nous espérons que le gouvernement y rendra honneur également. »

Renseignements pour les médias

Wendy Cartwright, Bureau du défenseur des enfants et des jeunes, 506-440-2713, wendy.cartwright@gnb.ca.

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